L'allaitement 2e chapitre
Bon d'abord, une conclusion au 1er chapitre s'impose. (et oui je commence par une conclusion, c'est mon blog et je fais ce que je veux).
J'ai "raté" mon premier allaitement parce que j'ai écouté tout un tas de gens très mal informés. C'est pour ça que quand j'entends en ce moment qu'on culpabilise les femmes qui ont choisi de ne pas allaiter... peut-être... mais je voudrais dire ici qu'on aide pas beaucoup celles qui ont décidé de le faire. A aucun moment on ne m'a donné de "bons" conseils. Au début, avec mes crevasses de la mort qui tue, on m'avait quand même filé des embouts en plastoc pour protéger les mamelons et ça, quand même, ça m'a sauvé. M'enfin si on m'avait bien conseillé dès le début, ben j'aurai pas eu ces **tains de crevasses. Bref... la suite :
Chapter II, ou le non-allaitement, 1ère partie :
Donc j'en reviens à Bébé H.
Au vu de ce qui s'était passé la première fois, je m'étais fait la promesse à moi-même que cette fois, je n'écouterai que moi (et Bébé H. accessoirement). Sauf que, quand la césarienne a été confirmé, en allant faire des petits tours sur le site de la Leche League (petits seulement les tours, parce que même si aujourd'hui c'est la seule organisation qui vient réellement au secours des mamans qui allaitent, y a quand même des extrémismes qui me mettent parfois mal à l'aise). J'en retire surtout qu'il faut mettre bébé au sein le PLUS vite possible après la naissance (mais ça je le savais déjà) mais d'autant plus après une césarienne, parce que la montée de lait est beaucoup plus lente. Et j'en conclue de moi-même qu'après une césarienne programmée, c'est encore PLUS pire, vu que le corps est pas du tout au courant que le bébé va sortir.
Donc déjà quelques semaines avant d'accoucher, mes petits séjours à la clinique, me permettent de mettre TOUT le personnel au courant... JE VEUX ALLAITER MON BEBE ET VOUS AVEZ TOUS INTÉRÊT A M'AIDER ! Autant te dire qu'après une grossesse de merde, un accouchement pas rêvé du tout, je compte bien réussir UN truc au moins. Le truc que je peux le plus maîtriser... (parce que faut bien dire qu'en ce qui concerne la grossesse et l'accouchement, j'ai rien choisi hein.) Je précise même que je ne veux pas qu'on lui donne de complément.
Donc me voilà prête. Comme tu le sais, la césarienne se passe très très bien... je vais en salle de réveil et je suis de trop bonne humeur et je récupère très très vite tellement j'ai hâte d'aller voir mon morceau et de l'accrocher à mon sein. Si bien qu'au bout d'une petite heure, l'anesthésiste me dit "Écoutez, Madame, vous allez très bien, on va vous remonter dans votre chambre, comme ça vous pourrez mettre votre bébé au sein". Alléluia. Mon message est bien passé on dirait.
Je me rappelle encore du trajet en chariot, avec un brancardier tout jeune. J'ai le sourire aux lèvres, j'étais HYPER contente.
Arrivée dans ma chambre, mon coeur battait à 100 à l'heure... je vais rencontrer mon Bébé H. que j'imagine dans les bras de son papa.... ....mais là... personne. On me laisse... j'appelle l'infirmière... qui vient me dire qu'ils sont encore à la nurserie mais qu'ils arrivent. Il est 11 h. J'attends. A 11 h 30 je vois arriver Monsieur Ali... ahhhhh !........................... Il est seul. Mon coeur se serre. "Il est où ?" "T'inquiètes pas, il avait un peu de mal à respirer parce qu'il a bu trop de liquide amniotique, mais il va bien, il est sous une bulle d'oxygène encore 1 heure et ils vont te l'amener." Je commence à stresser sérieux... "Mais je devais le mettre au sein très vite !" Bon de toutes façons, j'ai pas le choix. J'suis clouée là.
Bon la suite tu la connais. Quand le pédiatre vient me dire que mon bébé part en néonat dans un autre hosto... je me dis que c'est foutu. Je pleure pleure et pleure. Mon gynécologue passe me voir. Il me dit de pas pleurer (il est rigolo quand même lui) et qu'on va me porter un tire-lait (que je ne verrais que vers 18 h, soit 9 h après l'accouchement). Youpi chouette. Ce tire-lait, que je m'étais juré de ne plus jamais côtoyer (au moins en début d'allaitement), devient mon nouveau compagnon d'infortune. J'avais appris (grâce à la Leche League toujours) qu'un tire-lait, c'est pas la bouche d'un bébé (ah bon ?) et que niveau stimulation, ben c'est pas suffisant du tout. Donc évidemment, je pleure, pleure et pleure. M'enfin, au fin fond du trou, je tire, tire et tire... j'ai que ça à faire de toutes façons : tirer et souffrir. T'as dû lire aussi, que pour bien réussir ton allaitement, tu dois être détendue, reposée et sereine. Tout moi à ce moment là quoi. Mais bon comme je dors pas (malgré le Lexomil), ben je tire la nuit aussi... c'est LA SEULE chose qui me rattache à ce bébé.
L'espoir revient le lendemain. Bébé H. va mieux, on va le dés-intuber et lui donner mon lait par sonde gastrique (pour l'instant il est nourri par perfusion de glucose). Je reprends du poil de la bête. Bon évidemment j'ai pas tiré grand chose, mais ce sera toujours ça de pris. Monsieur Ali part en fin d'aprèm, avec une petite glacière et les quelques gouttes de lait précieux. Et moi je tire, je tire et je tire. Je pense qu'à ça. Y a pas à dire, ça me tient la tête hors de l'eau.
Mais le coup de fil de 3 heures du mat va me faire replonger direct. Bébé H. est ré-intubé et part au CHU en réanimation.
To be continued...